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A31 bis ... la suite 2016

Pour une mobilité durable et multimodale ambitieuse

au sein du sillon lorrain !

Extrait du travail mené par les associations de défense de l'environnement et du cadre de vie de Lorraine que je partage !

Le débat public organisé par la commission nationale du débat public (CNDP) entre le 15 avril 2015 et le 30 septembre 2016 sur le projet autoroutier A31bis a été copieusement nourri de nombreuses interventions et contributions citoyennes, ayant contribuées à sa qualité. Après l’accord conclu sur le climat dans le cadre de la COP 21, les enseignements du débat public doivent nous permettre d’orienter les solutions à apporter aux questions de mobilité dans le sillon lorrain dans une optique de développement durable.

Si nous saluons la qualité de la synthèse du débat public rendu par la CNDP, nous regrettons la grande tiédeur et le manque d’ambition des recommandations faites à l’Etat. Si l’ensemble du débat public débouchait uniquement sur ces réflexions, il s’agirait d’un véritable gâchis d’énergie et d’argent public.

C’est pourquoi, nous souhaitons que l’ensemble des enseignements du débat public permettent d’aboutir à une mobilité post COP21 dans le sillon lorrain et notamment dans les secteurs du triangle Toul – Nancy – Dieulouard et de la conurbation Metz – Thionville.

Le barreau Toul – Dieulouard : la persistance sur une solution surdimensionnée

Nous avons été étonnés par la solution recommandée par la CNDP, consistant à muer le projet initial de barreau autoroutier concédé et sans échangeur en un doublement sur place de la route parallèle (RD611), et la transformer en autoroute.

Face à l’opposition ferme et massive des associations et élus locaux, face à l’avis des experts indépendants jugeant le projet initial comme « trop important ou en tout cas prématuré », la CNDP ne pouvait pas approuver le projet de la DREAL tel quel, et a donc probablement voulu imaginer projet de barreau plus « acceptable ».

Certes, le scénario de la CNDP propose de transformer la route actuelle, ce qui limite la consommation foncière et évite la création d’une coupure territoriale nouvelle. Certes, il n’est plus question d’autoroute fermée et à péage à destination du seul transit, mais utilisable par les locaux (empruntant déjà la D611 à l’heure actuelle).

Mais ce faisant, la CNDP ne répond ni aux critiques des experts, ni celles des associations.

Le scénario de la CNDP ne prend pas en compte la contre-expertise puisqu’elle préconise un barreau à 2x2 voies, alors que les experts avaient bien précisé qu’un tel aménagement serait surdimensionné (non efficace pour moins de 20.000v/j dont 30% de PL).

Rappel : Page 5 de la contre-expertise : « le maître d’ouvrage (l’Etat) prévoit des aménagements trop importants ou en tout cas prématurés, sur le barreau neuf (Toul – Dieulouard) et sur l’A31 au niveau de Dieulouard – Bouxières et pas assez importants entre Laxou et Bouxières pour faire face aux besoins des 10 à 20 ans à venir. »

Pour nous, associations citoyennes, c’est l’idée même d’ouvrir l’itinéraire entre Toul et Dieulouard via le plateau de Haye qui est saugrenue, étant-donné la faiblesse du trafic attendu. D’une part il s’agit de beaucoup d’effort pour pas grand-chose, mais surtout c’est se tromper de débat : les difficultés rencontrées sur l’A31 notamment aux abords de l’agglomération nancéienne concernant avant tout le trafic local, convergeant vers Nancy et l’A33. Du propre aveu de la DREAL, « que le barreau se fasse ou pas, les flux attendus sur A33 et A31 ne régleront pas la circulation autour de Nancy ». Avec sa proposition, la CNDP reproduit donc la même erreur que l’Etat, consistant à privilégier l’écoulement du transit routier à travers la Lorraine (avec son lot de nuisance qu’il y apporte sans valeur ajoutée, bref, dont personne ne veut), et un statuquo pour les Lorrains, utilisateurs ultra-majoritaires de l’A31.

Nous rappelons que malgré quelques ralentissements, les temps de parcours sur l’A31 sont globalement fiables entre Toul et Dieulouard via Nancy (21 minutes en voiture). L’itinéraire via le plateau de Haye permettrait un gain de 7 minutes et 13 kilomètres, ce qui est négligeable sur un trajet de plusieurs heures qu’effectueraient les 13000 utilisateurs potentiels du nouveau barreau. Derrière les apparences, la plus-value de cet aménagement est nulle.

Si l’on veut effectivement améliorer les conditions de trafic sur l’A31 sans provoquer d’appel d’air de trafic supplémentaire, il faut procéder à des aménagements plus minimalistes, notamment autour des points de congestion, afin de favoriser la fluidité de l’A31. La régulation dynamique des vitesses suggérée par les experts doit être envisagée. Pour être complétement efficaces, ces solutions devront bien évidemment s’accompagner d’amélioration des offres de transport en commun et de covoiturage.